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Niger : la sécurité des expatriés d'Areva en question

Les moyens importants mis en place par le groupe nucléaire ont été pris en défaut sur le terrain.

Les faiblesses du dispositif de sécurité semblent venir du terrain. À Paris, Areva possède un département dédié à la sécurité de ses cadres. Selon nos informations, une dizaine de personnes travaillent à la direction de la protection et du patrimoine (DPP). «La DPP d'Areva est l'une des plus sérieuses parmi les entreprises du CAC 40, affirme un expert en sécurité. La protection de ses salariés est l'une des priorités de l'entreprise.» Ce département assure la formation et la sensibilisation des expatriés avant le départ. Il est également en relation avec une quinzaine de «coordinateurs de protection», souvent d'anciens militaires, répartis par zone géographique.

Ces agents sont la courroie de transmission entre le siège social de l'entreprise et le terrain. Ils font remonter les informations lorsque lasituation géopolitique se durcit. Ils organisent également la sécurité des cadres expatriés sur le terrain, grâce à un carnet d'adresses composé de contacts gouvernementaux, de militaires, mais également de gardes du corps privés.

Selon le pays concerné, l'assistance aux expatriés peut aller de la simple voiture avec chauffeur -on parle de «mesures de niveau 1»-, jusqu'au véhicule sécurisé avec gardes du corps. On parle alors de «niveau 3», le plus haut degré de protection. Les salariés d'Areva qui arrivent en Irak ou au Niger sont ainsi pris en charge dès la descente d'avion et conduits à leur hôtel à bord d'une voiture blindée. Ils bénéficient d'une protection 24 heures sur 24.

L'Arabie saoudite, la Jordanie ou le Brésil sont aujourd'hui des zones de niveau 1. Le Pakistan, le Yémen, l'Irak, le Congo, la Colombie et, bien sûr, le Niger sont de niveau 3. «C'est assez fluctuant, explique une source interne chez Areva. Un pays de niveau 1 peut passer niveau 3 et inversement, en fonction de notre analyse des risques et des tensions locales du moment.»

D'anciens leaders de la rébellion touareg

Le site d'Arlit au Niger était protégé par 350 soldats de l'armée nigérienne. Ceux-ci étaient assistés par des sociétés privées de protection appartenant à d'anciens leaders de la rébellion touareg. «Les coordinateurs de protection d'Areva ont un réseau d'informateurs et travaillent avec des sociétés privées locales, explique un expert en sécurité. Il y a bien sûr un moment où la sécurité se base sur la connaissance du terrain et la confiance vis-à-vis des agents sur place.» C'est sans doute là que le bât a blessé. Interrogé sur le sujet, Areva a reconnu que les employés des sociétés de protection au Niger avaient «selon toute vraisemblance participé à la première rébellion touareg», de 1990 à 1995. Mais le groupe français a réfuté toute participation de ces agents à la seconde rébellion, de 2007 à 2009.

Autre sujet d'interrogation sur le terrain: les agents postés la nuit devant le domicile des salariés français n'étaient pas armés. L'ancien ministre nigérien de l'Intérieur, Idi Ango Omar, a d'ailleurs mis en cause ce week-end la protection des expatriés d'Areva et affirmé qu'il n'y avait «aucun dispositif sérieux de sécurité».

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